top of page

En commémorant le Centenaire de la Cité des Bormettes fin décembre 2013 par une exposition d’innombrables photographies de toutes les époques nous avons appris au fil des discussions avec les anciens une multitude d’anecdotes et d’histoires inédites s’étant déroulées par le passé. Une d’entre elles nous a particulièrement interpellé car très peu connue : la cité des Bormettes à La Londe Les Maures a été évacuée de ses habitants de l’hiver 1943 jusqu’à l’été 1944, juste avant la libération de la Provence! En effet, le commandement de l'armée allemande avait donnée l’ordre à la direction de l’ECAN d’évacuer toutes les familles de la Cité. Était-ce par souci du bombardement des Bormettes et de l’usine par les alliés donc pour protéger les habitants ou tout simplement profiter pour repeindre tous les murs et toits du village en vert camouflage par une société venue spécialement de Nice?   C’est ainsi que cent vingt familles furent contraintes de prendre le train Toulon-Mâcon et le bus jusqu’à Pont de Vaux dans l’AIN, une délégation de trois ou quatre personnes de la ville s’occupant  de leur rechercher des habitations libres dans tout le secteur pour les reloger avec en prime  la neige et le froid pour les accueillir, certains se souviennent d’avoir vécu dans un vieux lycée désaffecté. Avant de partir elles durent caser toutes leurs affaires et leurs meubles à la Londe, où elles le pouvaient, leurs maisons devant rester complètement vide. Les maris quant à eux étaient réquisitionnés et continuaient leurs travaux forcés à l’usine et durent trouver refuge dans la famille, amis ou autres mais toujours à La Londe ou aux alentours. Ce déracinement dura dix mois dans la souffrance que l’on peut imaginer. Un certain Adrien LOISEAU, chef d’équipe électricien à l’usine de Torpilles des Bormettes laissa  sa vie la bas  terrassé par une balle de soldats allemands en pleine poitrine à travers les persiennes de son logement, à la suite d’un mitraillage dans les rues et les façades de pont de Vaux en représailles d’une échauffourée avec les maquisards. Dans un même temps, sept personnalités dont le Maire, le docteur (Gilbert Voldoire) et le vétérinaire (Adrien Thierry) furent fusillés par l’armée nazie le 8 juin 1944. Toute la population Bormettoise exilée dû s’habituer à sa nouvelle vie traumatisée par ce chamboulement si brutal mais d’après les dires et malgré une acclimatation difficile très vite les gens trouvèrent du réconfort auprès des habitants de Pont de Vaux s’en faisant parfois des amis.  La nourriture était plus abondante et variée notamment dans des fermes environnantes comme celles de Gorrevod ou les gens allaient chercher le lait tous les matins. Les maris au retour de visite de leurs familles ne manquaient pas de ramener des victuailles dans leurs maisons d’adoption. Ces informations inconnues à nos yeux et relatées très récemment  nous ont abasourdi et nous aimerions bien sûr en savoir d’avantage sur cet épisode tragique de notre Cité et c’est pour cette raison que nous demandons à toutes les personnes qui ont participé malgré eux à ce fait divers de nous contacter par le biais du site pour nous raconter leurs expériences.

                                                                                                                                                                                                                  GB

(Propos recueillis auprès de Me Paquerette Libérato et Mr Joseph Falco)






 

bottom of page